Philosophie politique

Présentation

Enseignant : David JOUSSET

Sous-titre : La violence légitimée, mal originel du politique ?

Ce cours interroge un des paradoxes fondateurs de l’institution politique dans son rapport à la violence : le politique doit-il être compris par sa fonction protectrice des vies vulnérables en visant une non-violence pure au risque d’instrumentaliser une contre-violence légitime ? Ou bien doit-il reconnaître sa propre violence intrinsèque, mais alors quelles sont les médiations permettant d’établir l’anti-violence (E. Balibar), la paix ou l’unité politique ?

Ce rapport à la violence amènera l’examen d’objets classiques de la philosophie politique (les notions de tolérance, de ‘guerre juste’, de paix perpétuelle) et des objets devenus incontournables (le terrorisme, l’usage politique de la torture, le principe de sécurité). Seront étudiées à cette occasion quelques thèses majeures sur l’intrication de la violence et du politique (Kant, Hegel, Marx, Benjamin, Sartre, Lefort) en envisageant dans quelle mesure le politique est pensable comme espace de confrontation indépendamment du paradigme conflictuel ou polémologique inspiré d’Héraclite et de Gorgias.

 Etudes :

GIRARD, La violence et le sacré, Grasset, 1977

KANT, Théorie et pratique

SCHMITT, Théorie du partisan, Champs-Flammarion, 1992

Michaël WALZER, Guerres justes et injustes : Argumentation morale avec exemples historiques (Belin, 1999)

WEBER, Économie et société, Paris, Plon, 1971

 Lectures conseillées :

Etienne BALIBAR, «Violence et politique. Quelques questions» in Le Passage des frontières. Autour du travail de Jacques Derrida, Galilée, 1994

Walter BENJAMIN, « Critique de la violence », Œuvres I, Folio 2000

Myriam REVAULT D’ALLONNES, Ce que l'homme fait à l'homme : essai sur le mal politique, Champs Flammarion, 1999